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Le pourquoi de l'Oeuvre

Première Partie

O Fortuna - Chœur

Le célèbre prologue est un hommage à la déesse du Destin, Fortuna, qui soumet chaque être à ses lois. Ce destin est une roue qui tourne. ..L' ostinato rythmique donne un aspect incantatoire à cette musique, tel que le désirait Orff.

Fortune plango vulnera - Chœur

" Les yeux humides, je me plains des coups de la Fortune ", dit le texte. Orff emploie ici une forme répétitive à couplets, évoquant ainsi, par le constant retour du début, la régularité de la roue qui tourne.

Veris leta facies - Chœur

Très dépouillée, en un style grégorien, est cette invocation au printemps. Celui-ci verse un baume sur le monde et le rude hiver vaincu doit prendre la fuite.

angelotOmnia sol temperat - Baryton solo

Le renouveau du printemps appelle à la joie et aux plaisirs de l'amour, sans pudeur ni retenue.

Ecce gratum - Chœur

Voici le printemps. Suivons l'ordre de Cypris. Les trois couplets se succèdent de plus en plus rapidement pour atteindre un extraordinaire paroxysme.

Danse instrumentale

Ici commence le seconde volet de la première partie, entièrement dévolue au style de danses et chants populaires.

Floret silva - Chœur

" Où est mon ami de l'an passé ? Hélas, qui m'aimera maintenant ? ". Dans le style Ländler, on assiste à une ronde paysanne.

Chramer, gip die varwe mir - Chœur

" Marchand, donne-moi du fard à joues afin que les garçons ne puissent me résister ". Le petit chœur évoque la jeune fille pleine d'élan. On entend les grelots de la carriole du marchand qui passe. Par moments, le chœur entier interprète bouches fermées les rêves de la jeune vierge.

fille

Ronde - Chœur

Une ronde lente annonce le court triptyque suivant, chanté en vieil allemand : Swaz hie gat umbe : Les aguicheuses virevoltent furieusement et font croire qu'elles peuvent se passer tout l'été d'un amoureux. Chume, chum geselle min : Mais dans leur for intérieur, elles soupirent: " Viens, cher amour ". Swaz hie gat umbe : Le tourbillon des jeunes filles reprend, narguant toujours les garçons pleins d'envie.

Were diu werlt alle min - Chœur

C'est une blague qui clôt ce début. Un fanfaron clame: " Si l'univers m'appartenait, j'y renoncerais pour tenir en mes bras la Reine d'Angleterre, Hei ! ".

Deuxième Partie

Estuans interius - Baryton

Un homme réfléchit à sa condition d'humain, sur l'inanité des choses et des êtres...

assis

Olim Jacus colueram - Contre-Ténor, Chœur

Pour illustrer le propos précédent, Orff fait suivre l'amère pensée d'un cygne cuisant en broche. Le pauvre animal se lamente en se souvenant de sa vie et de sa grâce passées, désormais inutiles. Cette scène tragique est traitée de façon parodique, à l'encontre de toute tradition romantique, en utilisant la voix de falsette.

Ego sum abbas - Baryton, Chœur

Un abbé, ivrogne, ressort dépouillé d'une partie de dés avec d'autres buveurs dans une taverne. Il maudit le Destin, lui criant : " Au voleur! " (Wafna !). Cette scène rejoint bien le précepte de Carl Orff, définissant sa musique comme des pièces de théâtre musical.

In taberna quando sumus - Chœur

ru-carmina-buranaVoici un des sommets de l'œuvre : les voix d'hommes seules participent à une bacchanale, véritable orgie, où règne la plus totale débauche sans retenue. " Quand nous sommes à la taverne, nous ne nous occupons pas de l'au-delà. .." entonnent les chanteurs, avant de prendre à partie toute forme d'autorité, du Pape jusqu'au Roi, évoqués en termes paillards, voire obscènes. Jamais avant Orff, vraisemblablement, une telle atmosphère de beuverie n'avait été décrite de façon aussi crue et réaliste.

Troisième Partie

C'est l'amour galant qui revient, en termes élégants et choisis. La musique n'en est pas moins délicate et recherchée.

coupleAmor volat undique -Soprano, Chœur

L'amour vole partout. Le jeune homme est pris de désir pour la jeune fille. Mais on tait ce qui doit suivre. ..

Dies, nox et omnia -Baryton

Le Baryton se lamente, solitaire dans la nuit : " Les voix des jeunes filles me font pleurer. Je les entends soupirer. Respectez ma détresse ".

Stetit puella - Soprano

" Une jeune fille se tenait là, rayonnante telle une rose, et ses lèvres s'entrouvraient. Ah! " Le même passage est répété exactement, sans fioritures, ni retrait, ni ajout. On reconnaît là le style rigoureux de Orff, refusant sciemment tout développement, ou tout traitement contrapuntique d'une mélodie.

Circa mea pectora -Baryton, Chœur

En trois couplets identiques, un homme soupire: " Mon cœur enferme des soupirs causés par ta beauté et souffre pitoyablement ". Les femmes répondent gaiement: " Entonnez un chant de joie, mon compagnon ne tarde pas".

Si puer cum puellula -Baryton, Chœur

" Si un garçon et une jeune fille restent ensemble dans une petite chambre, commence alors un jeu ineffable où les membres s'entrelacent habilement ".

Veni, veni, venias - Chœur

" Viens, viens, ne me fais pas mourir ", entonne le Tutti. Aux descriptions galantes du petit chœur succèdent les moqueurs " tra la la " (Nazaza) de la foule.

visageIn trutina -Soprano

C'est une mélodie lente et pleine de retenue qui évoque les hésitations amoureuses d'une belle. " Entre les deux, mon chœur vacille ; folâtrerie ou bien pudeur ? Je choisis celui que je vois", décide-t-elle finalement.

Tempus est iocundum -Tutti

" C'est la saison de la joie ; jeunes filles et vous jeunes gens, amusez-vous maintenant! " clame le chœur. Ce à quoi une voix répond : " Oh, Oh! Tout en moi s'épanouit. Déjà je brûle pour une Jeune fille. Un nouvel amour me tue ". Orff n 'hésite pas à employer ici un ton enlevé, légèrement facétieux.

Dulcissime - Soprano

Un cri plein de délicatesse surgit soudain, comme le baiser final d'une femme qui se donne corps et âme. " A toi, le plus doux, je me donne tout entière ".

Blanziflor et Helena - Chœur

Suit alors, en un hymne majestueux, l'ode à Blanchefleur, la rose du monde, et à Hélène, la noble Vénus !

O Fortuna - Chœur

C'est la reprise littérale du n°1 qui vient conclure ces Carmina Burana, la Roue de la Fortune ayant terminé son cycle et revenant ainsi à son point de départ.

Laurent Gorgatchev
Dessins de Jean Launay

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